#2 : Bienvenue à bord du M/Tr Sisimiut
Mer de Barents, à 190 milles nautiques au nord de la Norvège : les vagues s’écrasent autour de la quille rouge, tandis que l’équipage est occupé à pêcher et à conditionner du cabillaud pour les clients internationaux de Royal Greenland.
Bienvenue sur le M/tr Sisimiut, navire de Royal Greenland sur lequel nous avons été invités pour parler pêche, bien sûr, mais aussi vie quotidienne et technique de production, car nous sommes à bord d’un chalutier-usine des plus modernes.
Sur le pont
Pour le capitaine, Per Bech, il s’agit de garder un œil sur tout. Toutes les décisions, les préoccupations et les tâches à exécuter dans la timonerie sont discutées en étroite collaboration avec le second. Dans la timonerie aux équipements ultra-modernes, les conditions de travail de l’équipe sont optimales. Per nous raconte :
« Le chalutier est doté de nombreux équipements électroniques qui nous assistent dans les opérations de pêche. Le treuil et les seaux sont équipés de capteurs, et nous pouvons mesurer la température au fond de l’eau pour estimer si nous allons trouver du poisson dans telle ou telle zone. »
Mais les traceurs, les capteurs, le sonar moderne, le GPS et les autres instruments de navigation sophistiqués ne suffisent pas pour faire une bonne prise. Cela requiert de l’expérience, beaucoup de patience et une excellente coopération en mer. Per nous explique qu’il faut de nombreuses années d’expérience au sein de l’équipe de navigation pour détecter l’endroit et le moment où le poisson va se montrer :
« En plus de notre propre expérience, nous pouvons compter sur nos excellentes relations avec d’autres chalutiers, notamment islandais et norvégiens. Nous coopérons tous ensemble et partageons nos informations sur le déplacement des bancs de poisson. Nous communiquons par exemple pour savoir quelles espèces ont été pêchées, puis nous naviguons en fonction de ces paramètres, entre autres.»
Au congélateur dans les quatre heures
Une fois le poisson pêché, une règle de base très importante consiste à le mettre au congélateur dans les quatre heures maximum. Cela implique que tout l’équipage travaille main dans la main en postes de 6 heures pour qu’entre 8 et 10 tonnes de poisson passent par toutes les étapes de la production. Sur le pont, l’équipage est concentré. Les tâches qui y sont effectuées sont conduites par le second et le responsable du treuil qui, en plus du travail sur le pont, est également en charge de la maintenance continue du treuil et de la réparation de l’équipement de pêche. Une fois le treuil remonté à bord et vidé, le travail continue dans l’usine.
Le design de cette usine à la pointe de la technologie est compact, mais par rapport à l’équipement de l’ancien M/tr Sisimiut, en service jusqu’en 2019, le traitement du poisson est beaucoup plus rapide aujourd’hui. Le nouveau M/tr Sisimiut est doté d’équipements ultra-modernes, conçus pour la pêche dans des eaux glacées et difficiles. Il est aussi beaucoup plus grand, plus efficace et moins énergivore. Si l’on compare la consommation énergétique par kg de produit fini, celle du nouveau M/tr Sisimiut pour 2021 a été inférieure de 20 % à celle de l’ancien pour 2018, sa dernière année d’activité complète.
Voici les produits à base de cabillaud qui sortent des installations du M/tr Sisimiut :
Voici les produits à base de cabillaud qui sortent des installations du M/tr Sisimiut :
Du découpage au filetage, à la pesée et à la congélation, l’équipage de production fait progresser le poisson sur des tapis roulants modernes, à l’alimentation électrique et non plus hydraulique comme par le passé.
Le responsable de la production, Martin Haraldsen, met la main à la pâte. Il s’assure ainsi de la qualité du produit fini qui doit être constante et correspondre à la catégorie « congelé en mer » dont bénéficient les produits. Le chalutier pêche principalement du cabillaud dans la mer de Barents, mais aussi du lieu noir et de l’aiglefin ; tous les produits sont traités et filetés à bord.
Heure:
Dans la grande salle des machines, sur le pont inférieur, le moteur MAN ultra-moderne garantit la sécurité de fonctionnement. William Nielsen, ingénieur en chef secondé par deux autres ingénieurs et un technicien, est responsable de la maintenance et du fonctionnement optimal des installations. Leur travail revêt une importance capitale pour optimiser la consommation de carburant. Grâce à deux moteurs auxiliaires, toutes les fonctions du chalutier continuent d’être alimentées même en cas de panne du moteur principal. Le M/tr Sisimiut possède aussi des instruments avancés, notamment une technologie de conversion PTO/PTI, qui permet d’utiliser la puissance générée dans une partie du navire pour alimenter un autre équipement.
Esprit d’équipe
Une fois le poisson remonté et le travail commencé, sur le pont comme dans l’usine, l’équipage est à fond. En fait, le travail de production peut s’avérer assez sportif. Mais il est abattu dans la bonne humeur, sans incident notable. Car s’il y a une chose qui n’a pas sa place en mer, lorsque tout un équipage doit passer sept semaines sans se quitter, ce sont les disputes. C’est la raison pour laquelle il règne à bord une ambiance joyeuse et soudée ainsi qu’une bonne entente, même les jours où les opérations ne se déroulent pas comme prévu.
La vie en mer implique de longues périodes loin de sa famille et de ses amis, mais l’équipage du M/tr Sisimiut est fier de son travail. Selon Martin Haraldsen, responsable de la production : « À bord, nous formons une petite famille. J’ai commencé à travailler sur ce chalutier en 2001, et il n’y a eu que peu de changements au sein de l’équipage. Et les personnes qui sont parties, c’était généralement pour prendre leur retraite. La grande majorité des membres de l’équipage restent longtemps car ils aiment leur travail sur ce bateau. »
Sous le pont, où se trouvent les cabines individuelles de part et d’autre des couloirs, le respect mutuel est palpable. Selon une loi tacite, cet espace est silencieux, car en raison du travail posté, il y a toujours quelqu’un qui dort.
Mais dans le mess et le salon TV, vous serez accueilli par l’odeur alléchante d’un bon repas préparé par l’un des deux chefs que compte le chalutier, tandis que certains jouent aux cartes ou à la PlayStation, ou regardent une émission télévisée. On se détend dans une atmosphère chaleureuse et douillette avant d’aller au lit. Les espaces de vie spacieux agencés avec modernité ont de grandes fenêtres et un mobilier confortable, avec diverses œuvres d’art groenlandaises, féroïennes et danoises aux murs.
Heure:
Les jours où la production se déroule sans accroc, où le soleil brille haut dans le ciel et se reflète sur les eaux bleues et glacées, la vie à bord d’un chalutier moderne est plutôt agréable. Même si votre famille vous manque, l’équipage forme une communauté très unie, et si vous n’êtes pas de service vous voudrez quand même enfiler une veste et un pull portant l’inscription M/tr Sisimiut.
Déchargement en Norvège
Au printemps, lorsque la pêche se déroule dans la mer de Barents, le M/tr Sisimiut décharge généralement sa cargaison à Tromsø. En moins de 24 heures, la cargaison est vidée et stockée au froid, le chalutier fait le plein de provisions et d’emballages et accueille parfois un nouveau membre d’équipage avant de retourner en mer. L’équipage compte environ 40 personnes, qui passent en moyenne 7 semaines d’affilée en mer puis 7 semaines de congé à terre.
Le cabillaud est parfois déjà vendu, notamment au Royaume-Uni, où l’agence commerciale de Royal Greenland est l’un des principaux clients de Royal Greenland et vend entre autres les produits à des chaînes de restauration servant les fameux fish n’ chips.
Dans le prochain article de notre série « À la découverte de Royal Greenland », vous découvrirez notre agence commerciale au Royaume-Uni, qui vend du cabillaud congelé en mer et d’incroyables quantités de crevettes depuis ses bureaux de Manchester.
Un grand merci aux membres l’équipage qui nous ont invités à bord, et qui joué tour à tour les réalisateurs de film ou les acteurs de leur propre vie, et qui nous ont accueilli dans leur foyer de substitution pour nous montrer leur quotidien.
À propos de notre série «À la découverte de Royal Greenland»
À propos de notre série «À la découverte de Royal Greenland»
À travers cette série d’articles, nous vous emmenons en voyage dans l’univers de Royal Greenland, depuis les petites usines situées le long de la côte ouest du Groenland jusqu’à nos chalutiers de haute mer, en passant par nos bureaux de vente répartis aux quatre coins du monde. Nous vous souhaitons un merveilleux voyage!