Une année dans l'Atlantique Nord
La pêche est un domaine d'activité soumis à d'éternelles fluctuations saisonnières. Dépendre d'une ressource naturelle implique de ne jamais savoir de quoi demain sera fait, mais avec une gestion méticuleuse des stocks et une expérience avérée, on peut atteindre un certain niveau de prédictibilité. Dans l'article suivant, nous allons essayer, en tant que l'un des opérateurs majeurs de l'Atlantique Nord, de vous faire un état des lieux de l'année pour certaines de nos principales espèces. Nous vous ferons aussi part de nos prévisions pour 2017.
Flétan groenlandais
Tandis que 2016 touche à sa fin, le quota du flétan groenlandais à l'ouest du Groenland a presque été atteint. La pêche a été satisfaisante et conforme aux prévisions du début de l'année. Dans leurs recommandations pour 2017, les biologistes de l'institut groenlandais des ressources naturelles stipulent que dans l'ensemble, le stock groenlandais de flétan groenlandais est en augmentation, à l'exception de l'une des grandes zones de capture, la baie de Disko. Au nord du Groenland, les stocks sont stables et semblent être en hausse au large. Les quotas pour 2017 devraient être similaires à ceux de 2016
Les prix ont légèrement augmenté cette année, un peu plus sur les produits surgelés mer, en comparaison avec les prises débarquées sur les côtes. Ceci est essentiellement dû au déclin attendu du volume total disponible l'année prochaine, ainsi qu'à une plus forte demande du marché mondial. À l'heure actuelle, les produits surgelés mer sont vendus avant même de quitter le chalutier.
L'année prochaine, une concurrence accrue pour les matières premières est à prévoir de la part d'autres producteurs. En règle générale, nous anticipons au Groenland un volume total inférieur et pour surmonter ce défi, nous veillons à ce que les matières premières de la zone FAO27 soient de qualité supérieure, principalement en Norvège, mais aussi éventuellement aux îles Féroé et au Canada. Cela assurera plus de flexibilité et plus de sécurité dans l'approvisionnement en produits de qualité supérieure à nos clients.
Crevettes nordiques
Pour un compte-rendu détaillé de la pêche à la crevette cette année, rendez-vous sur.
Cabillaud
2016 a été une année prolifique en matière de cabillaud, à la fois au Groenland et dans le reste de l'Atlantique Nord. Les prix se sont révélés stables tout au long de l'année, mais le Brexit a apporté son lot d'incertitudes. Le Royaume-Uni est de loin le plus gros marché de cabillaud en Europe et le vote en faveur d'une sortie de l'UE a fait considérablement chuter le taux de change et déstabilisé le marché. Les négociations sur les conditions du Brexit, qui débuteront en 2017, accentueront le tourment dans l'industrie du cabillaud.
Pour ce qui est de l'état des stocks de cabillaud au Groenland, les biologistes, les autorités et les pêcheurs ne sont pas tout à fait d'accord. Les biologistes basent leurs recommandations sur les données recueillies dans l'océan à proximité de Nuuk et Sisimiut, mais la pêche s'effectue dans une zone qui s'étend de l'extrême sud du Groenland, jusqu'à la baie de Disko au nord. Récemment, les pêcheurs locaux ont capturé beaucoup de cabillaud dans la baie de Disko, une zone où il était auparavant plutôt rare. Cela impliquerait que les cabillauds quittent leur habitat naturel pour s'établir plus au nord – un peu comme les crevettes – une situation qui exige une certaine flexibilité de la part des pêcheurs, des producteurs et des biologistes.
Les œufs de lompe
La saison de la pêche aux œufs de lompe du Groenland en 2016 s'est illustrée par une météo difficile entrainant une saison très courte et des prises moins importantes. La capture des lompes et de leurs œufs n'est possible que pendant une période limitée, lorsque les poissons migrent près des côtes pour frayer au début du printemps quand la température de l'océan commence à augmenter. Si la période de fraie coïncide avec une météo peu clémente, les captures diminuent.
Il existe deux zones principales de capture des lompes : le Groenland et l'Islande, et la plupart des produits sur le marché mondial viennent de ces régions. Cette année, l'Islande rencontre les mêmes difficultés météorologiques que le Groenland et le volume total d'œufs de lompe est donc considérablement plus faible qu'auparavant. Naturellement, ceci devrait avoir une influence sur les prix durant l'année à venir.