Votre navigateur n'est pas à jour

Veuillez mettre à jour votre navigateur

Mettre à jour le navigateur
Afficher les archives News & Seafood Insights

Réflexions sur la situation de la crevette

10.12.2014

Aujourd'hui, la pêche de la crevette est l'un des principaux moyens de subsistance sur la côte occidentale du Groenland. Par le passé, toutefois, c'est le cabillaud qui était l'une des espèces les plus recherchées. Les mouvements de ces deux espèces semblent étroitement liés et il semble que le changement climatique puisse également avoir une influence.

Au cours des années 1960 à 1980, la pêche du cabillaud au Groenland était bien plus importante qu'aujourd'hui. Dans les années 80, le cabillaud a semblé disparaître de la côte groenlandaise, poussant de nombreux pêcheurs à s'orienter vers la pêche à la crevette. Les biologistes ne se sont toujours pas accordés sur la raison qui a conduit à la disparition du cabillaud, mais l'explication la plus probable est qu'il s'agit de la combinaison d’une pêche intensive et d'une chute des températures de la mer, poussant les stocks à se déplacer vers des eaux plus chaudes, au Sud.

Des océans plus chauds autour du Groenland

Les crevettes préfèrent les eaux froides et sont l'une des principales proies du cabillaud, ce qui signifie que la crevette bénéficiait d'excellentes conditions pendant les années 80 et 90. Toutefois, la mer qui entoure le Groenland se réchauffe à nouveau. Cela se retrouve dans le fait que les biologistes constatent à nouveau une augmentation de la population du cabillaud dans les eaux groenlandaises. On pense que le cabillaud suit ses proies favorites, les crevettes et le capelan, qui se déplacent vers le nord pour rallier les eaux froides qu'ils apprécient.

Cela s'est traduit par une diminution des volumes de capture des crevettes, et les biologistes groenlandais remarquent un déclin des biomasses dans les zones de pêche habituelles. Dans un communiqué de presse, l’Institut groenlandais des ressources naturelles (The Greenlandic Institute on Natural Resources) note que « le cabillaud, joker dans la chasse aux crevettes, prolifère, en particulier dans la partie sud du Groenland occidental. Le cabillaud se nourrit de crevettes et il est à prévoir qu'au fil des années à venir, du fait de sa prolifération, il occasionne d'importantes diminutions du stock de crevettes. Des études ont montré que la présence de cabillaud dans une zone de pêche à la crevette entraîne une diminution du nombre de crevettes » [www.natur.gl]. Toutefois, actuellement, le recouvrement entre les deux espèces n'est pas étendu et ne peut donc pas expliquer totalement la situation.

Explorer de nouvelles zones

Par conséquent, la crevette se retrouve sous pression sur deux fronts : le cabillaud et le climat, ce qui se traduit par une diminution régulière des quotas de crevettes du Groenland. Royal Greenland explore actuellement des zones de pêches non utilisées jusque là plus loin vers le nord, de manière à voir si la crevette a totalement déserté le Groenland ou si elle a juste migré vers la partie nord plus froide. Le capitaine du chalutier de Royal Greenland, Akamalik Jogvan Trondarson, explique : « En ce mois d'octobre, nous avons trouvé des crevettes à 75 degrés au nord, dans la baie de Melville, à proximité de la base aérienne de Thule. Trois de nos navires sont allés pêcher là-bas et ont tous réalisé de bonnes captures de crevettes de belle taille. Je pense que nous pêcherons ici l'année prochaine, à la fin de l'été et en automne, mais le problème est que la zone est recouverte de glace une grande partie de l'année. Comme nous n'avions jamais pêché ici auparavant, nous ne savons pas si les crevettes y sont depuis longtemps ou si elles sont remontées du Sud pour s'installer là ». Les crevettes capturées dans le Nord étaient très grandes, ce qui indique qu'elles proviennent d'un stock qui n'a pas été pêché auparavant.

Outre les conditions difficiles liées à la glace et au climat, le fait que les nouvelles zones de pêche soient si éloignées des centres de traitement et d'expédition, plus au sud, ne facilite pas les choses. Cela signifie en effet que les bateaux doivent couvrir des distances bien plus importantes qu'aujourd'hui, ce qui accroît les coûts de transport et le délai de commercialisation.

Sources:

www.natur.gl

Article suivant: Flambee des prix de la crevette nordique
...